Prisonnière du caisson ACTE I

Voila plusieurs jours le Docteur m'interdisait l'accès au sous-sol...Je le savais qui s'activait autour de moultes bricolages comme à son habitude, mais là je voyais passer des choses, matériaux dont j'ignorais même jusqu'à l'utilité possible...

Des barres de fer, des plaques en plexi. Des vis par dizaine.

J'entendais très souvent la perceuse, la ponceuse.Et le Docteur ressemblait lui même bien des fois à une créature bien étrange portant des casques bleus, des lunettes en plastique

Et puis un matin il me tint le propos suivant " il me faut une pompe "

Pour lui ces termes là sont naturels. Presque aussi naturels que le fait de manger une pomme ou boire de l'eau.
Je l'interrogeais du regard " une pompe de quoi? " Car avouez qu'il y a plein de pompes différentes...

Sa seule réponse a été " c'est pour ton C.U.S "

Le CUS n'est pas une créature démoniaque...il s'agit simplement entre nous d'un code pour dire qu'il s'agit d' un secret : C est Un Secret. Sourire.

J'ai ainsi découvert grâce à lui, le substantif VERRIN par exemple... acheté pour la porte du donjon...

Ce midi là, alors que je rentrais du travail, le Docteur a eu son sourire.
Que je décrive ce sourire?

Ce ne sont pas juste des lèvres qui sourient, mais tout son visage. Qui s'emplit aussitot d'une lumière étrange. Mélange entre l'enfant tout fière de lui et tout content, et l'adulte lubrique et ludique qui a réussi sa farce....

" C'est près ".

Je découvrais en bas ce que j'appelle moi, le " CAISSON ", crée pour moi...

Ce CAISSON a une histoire...

Il y a quelques mois, un copain dominant me conseille un film. Il y est question de magie, de prestidigitateur, de costumes...un univers comme semblait il que je les aime.

Voyez dans l'extrait ce à quoi je pense...Vous y découvrirez également le fameux caisson...

Celui là meme qui se trouve dans mon sous sol, à l'abri des regards indiscrèts, protégé par quelques lumières diffuses, indirectes.

Le film se termine sur une fin étrange...

Je restais ce jour là songeuse. Me demandant à la fois ce qu'on peut ressentir en étouffant dans un tel cube dont on ne peut sortir, alors qu'on voit autour les gens, le monde, bref la vie...

Je me demandais aussi ce qu'on ressentait en étant ainsi prisonnier total du bon vouloir de vie ou de mort d'un autre...puisque le seul lien avec l'extérieur est un petit tube qui permet au cobaye enfermé de respirer un minimum.
Je dis un minimum car il s'agit de canaliser son propre besoin d'air, afin de réussir à inspirer de manière régulière et finalement assez minime l'air nécessaire à un non étouffement...